[15 mai 2024] L’Homme, l’Animal et le Robot: défis et perspectives, Colloque pluridisciplinaire (Université d’Evry Paris Saclay)
Avec le partenariat de la SfZ, et sous la direction scientifique d’Aloïse Quesne, membre du comité scientifique de la SfZ, MCF à l’université d’Evry et membre junior de l’Institut Universitaire de France, se tient un colloque à l’université d’Evry ce 15 mai 2024, intitulé L’Homme, l’Animal et le Robot.
La Présidente et le Vice-président de la SfZ, Astrid Guillaume et Georges Chapouthier, interviendront lors de cette journée qui sera l’occasion de présenter l’ouvrage publié en amont de cet événement.
Le public pourra suivre l’événement sur Internet (lien Zoom disponible sur le site du colloque), le colloque étant en hybridation.
Lien vers le site du colloque ou ci-dessous
Veuillez vous connecter au lien Zoom ci-dessous pour participer au colloque en distanciel, le 15 mai 2024, à partir de 9h30 :https://univ-evry-fr.zoom.us/j/98398706705?pwd=M0FLSEluSmJnL25yWldybm5uRGlOdz09
ID de réunion: 983 9870 6705
Code secret: 547718
Le colloque se déroulera à la Salle des Lumières, située au rez-de-chaussée de la bibliothèque universitaire de l’Université d’Evry Paris-Saclay, au 2 rue André Lalande, à Evry-Courcouronnes (91000).
Programme
Résumé des interventions sur cette page
Résumé des membres de la SfZ présents à cette journée:
- Aloïse Quesne : « La robotisation de l’animal: étude juridique et éthique »
Si la fusion entre l’animal et l’homme est régulièrement mise en lumière, telle la création d’embryons mi-animal mi-homme dorénavant autorisée par la loi de bioéthique du 2 août 2021 ou encore la xénotransplantation – c’est-àdire la greffe d’un organe animal chez l’homme –, la fusion entre l’animal et la machine est quant à elle beaucoup moins médiatisée. Cela s’explique en partie par la nature anthropocentrée de notre droit, fait par l’homme et pour l’homme. Le droit animal n’échappe alors pas à la règle : l’animal a d’abord été appréhendé juridiquement au titre de son utilité pour l’homme. Il a donc été juridiquement réifié, considéré en droit comme une chose au service de l’homme et de ses desiderata. Dès lors, si la fusion de l’homme et de la machine est régulièrement étudiée par les juristes du fait des avancées considérables réalisées par les chercheurs et les entrepreneurs soucieux de figurer parmi les plus compétitifs, la fusion de l’animal et de la machine reste rarement analysée. La robotisation de l’animal peut ainsi être appréhendée au prisme de ses interactions et hybridations avec la machine, des éléments mécaniques étant parfois connectés au corps de l’animal ou intégrés dans le corps de celui-ci, transformant ainsi l’animal en robot vivant. Mais il arrive également que le robot remplace l’animal par l’utilisation d’un robot-animal. Ce phénomène de robotisation de l’animal, aussi large que diffus, est en plein essor. Reste à savoir où placer le curseur pour que la technologie soit toujours au service de l’animal, évitant ainsi les nombreuses dérives liées à sa robotisation croissante.
- Aloïse Quesne : « Le robot sexuel au prisme du droit »
La science-fiction s’est emparée du sujet, relatant les interactions du futur entre les humains et les robots humanoïdes. Dès sa première saison diffusée en Suède en 2012 et en France à partir de 2013, la série Real Humans, 100% humain a mis en scène divers liens affectifs et sexuels entre les robots et les humains, annonçant la possibilité de relations entre des humains et des robots humanoïdes appelés « hubots », doués d’intelligence et de sentiments. Les robots sexuels ne relèvent cependant plus de l’imagination. Harmony, premier robot sexuel à l’apparence féminine et doté d’intelligence artificielle (IA) a en effet été mis sur le marché courant 2017 tandis que son homologue à l’apparence masculine, prénommé Henry, était quant à lui disponible un an plus tard. David Levy, spécialiste de l’intelligence artificielle, a déclaré lors de la 2e édition du congrès Love and Sex with the Robots à Londres en décembre 2016 : « Avoir des relations sexuelles avec des machines c’est pour demain, avec l’arrivée des premiers robots sexuels. […] Dès 2050, il sera possible de se marier avec eux. Ils auront la capacité de tomber amoureux d’un humain, de se rendre romantiques, attrayants et sexuellement désirables ». Ces nouvelles relations interrogent d’un point de vue éthique et juridique. Dans une démarche prospective, il convient alors d’envisager les possibles mutations du couple, entraînées par l’avènement du robot sexuel, mais également les conséquences de l’utilisation d’un robot sexuel et notamment l’encouragement potentiel de violences, dans un contexte de réification du corps féminin.
- Astrid Guillaume : « La Déclaration des droits de l’être sentient et l’Humanimalisme. Pour le respect des humains et des animaux »
Les Droits de l’Homme et l’Humanisme, s’ils ont été indispensables pour les humains ont été peu efficaces jusqu’à présent en matière de respect des animaux et de protection de la faune et de la flore. Cette conférence fera un rapide tour d’horizon de quelques grandes Déclarations des Droits de l’Homme et des Animaux et présentera la Déclaration des Droits de l’Être Sentient et plus particulièrement son article 10 sur l’Humanimalisme, qui prône un respect des humains et des animaux.
- Georges Chapouthier : « L’animalité protègera-t-elle l’homme de la robotisation ? »
Les robots, créés par l’homme, sont des êtres performants, mais cantonnés dans le domaine purement cognitif. Il leur manque essentiellement le caractère « sentient » qui caractérise les animaux au système nerveux le plus développé, avec ses corrélats émotionnels, empathiques et altruistes. Il faudrait que l’évolution à venir de l’humanité ne s’oriente pas vers une logique productiviste aveugle, proche de celle des robots. Le recours à l’émotion animale, que l’homme porte en lui, permettrait d’éviter cette évolution. L’homme pourrait ainsi espérer équilibrer ses besoins cognitifs et émotionnels, pour accéder à une vie plus harmonieuse, et probablement plus paisible. C’est donc par un recours à son animalité oubliée que l’être humain peut espérer échapper à la robotisation rampante de sa société.
Argumentaire