Appel à contribution pour la Revue Impressions d’Extrême-Orient 9

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L’éthique animale dans les littératures d’Asie/Animal ethics in Asian Literature

Loïc Aloisio et Laurent Chircop-Reyes

Thématique

À l’instar des animaux, les êtres humains ressentent la douleur… et sont donc sensibles et capables d’empathie. Le numéro spécial d’Impressions d’Extrême-Orient s’intéressera à l’éthique animale dans les littératures d’Asie. Il s’agira donc de savoir, à travers des articles et/ou des traductions d’œuvres philosophiques, historiques, spirituelles, religieuses et littéraires, si les auteurs d’Asie d’hier et d’aujourd’hui nous invitent à réfléchir sur l’éthique animale, et si ceux-ci envisagent une relation qui soit autre que celle de domination et d’oppression que l’Homme exerce sur les autres espèces animales.

Les différents mécanismes (tradition, croyances religieuses) qui justifient des pratiques spécistes peuvent aussi être questionnés à partir des textes des différentes aires géographiques et culturelles asiatiques. Cela pourrait également permettre d’aborder les différentes idéologies visant à justifier tantôt la zoolâtrie, tantôt l’exploitation et/ou la consummation des animaux.

Plus largement, cela renvoie aux multiples dimensions et expressions d’oppressions et de discriminations de l’Homme sur ses semblables, lesquelles se manifestent à travers les problématiques sociales tout à fait actuelles que sont le racisme et le sexisme dans nos sociétés. En dehors de toute considération morale et philosophique, c’est une question également politique et écologique, puisque l’abattage de masse d’animaux pour notre consommation a un impact environnemental considerable : l’élevage étant « l’une des causes principales des problèmes d’environnement les plus pressants, à savoir le réchauffement de la planète, la dégradation des terres, la pollution de l’atmosphère et des eaux et la perte de biodiversité » (FAO, 2006).

Cependant, « il n’y a aucune obligation à agir. On peut ne rien faire et continuer à exploiter le monde animal. L’unique question est : sachant ce que nous savons, le souhaite-t-on ? » (Aurélien Barrau, 2018).

La traduction inédite de textes en langues asiatiques quant à la dimension éthique du rapport homme/animal — qu’ils appartiennent à la catégorie romanesque, comme par exemple le roman Godan (1936) de Premchand, traduit en français par Le don d’une vache (2006), qui montre l’importance de cet animal dans la vie des paysans indiens de l’époque et la relation du sacréque les Indiens partagent avec la vache ; poétique, à l’instar des nombreux poèmes anciens et récents prônant la « libération des êtres vivants » (fangsheng 放生), ou même « l’abstention de tuer » (jiesha 戒杀) ; ou encore des essais, comme ceux de Lin Qingxuan 林清玄 — pourrait ainsi apporter quelques éléments de compréhension à l’idée qui est faite de l’humanisme en Asie ; notamment l’idée selon laquelle « l’histoire du végétarisme et de la non-violence envers les animaux en Chine est celle d’un débat poursuivi sur deux millénaires » (Vincent Goossaert, 2007).

Ce débat philosophique d’un humanisme moral inclusif rejoint, par ailleurs, la notion d’humilité principielle chère à Claude Lévi-Strauss, d’après lequel « l’homme, en commençant par respecter toute les formes de vie en dehors de la sienne, se mettrait à l’abri du risque de ne pas respecter toutes les formes de vie au sein de l’humanité même » (Claude Lévi-Strauss, 1979).

Forme

Nous attendons des articles et/ou textes littéraires traduits (qui seront précédés d’une courte présentation donnant des informations sur l’œuvre, son auteur et les raisons qui ont conduit à le retenir).

Dans l’idéal, le texte sera inédit en traduction française; si ce n’est pas le cas, le traducteur devra justifier de la nécessité d’une nouvelle traduction. Pour les textes contemporains, pas encore tombés dans le domaine public, le traducteur s’assurera au préalable de détenir l’autorisation de l’auteur pour la publication en ligne d’une traduction de son œuvre.

Le texte retenu sera soit un texte intégral (essai, courte nouvelle, conte, récit, poésie), soit un extrait d’une œuvre plus ample (un chapitre de roman, par exemple). La traduction n’excédera pas 30 000 signes, tandis que les articles devront être compris entre 30 000 et 50 000 signes.

Le traducteur fournira sa traduction sur un support informatique (Word [.doc] avec une copie en format .pdf) portant le minimum d’enrichissement stylistique (notes de bas de page), ainsi que le texte original en format .pdf (celui-ci sera communiqué aux experts chargés d’évaluer la traduction et également mis à disposition des lecteurs de la revue). Voir les recommandations aux auteurs: https://journals.openedition.org/ideo/203.

Le traducteur est libre dans le choix de l’appareil critique qui accompagnera son travail.

Il peut également proposer des documents annexes dont il détiendra, le cas échéant, les droits de reproduction (les fournir au format .jpeg)

https://journals.openedition.org/ideo/457

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