[The Conversation] Du monde du silence au babillage des baleineaux, une plongée-conversation avec Olivier Adam
Olivier Adam, membre du comité scientifique de la SfZ, informaticien et professeur de traitement du signal à Sorbonne Université, a découvert les sons émis par les cétacés, lors d’une mission à Gibraltar, en 2003. C’était le début d’une passion au long cours. Il revient tout juste de Madagascar, où ses collègues et lui étudient les baleines à bosse. À cette occasion, il a raconté à Elsa Couderc, cheffe de rubrique Sciences et technologies à « The Conversation France », comment on apprend à mieux connaître ces animaux grâce aux surprenantes ondes sonores qu’ils émettent en permanence. Bienvenue dans un monde qui est tout sauf silencieux.
The Conversation : Vous êtes informaticien, à l’origine spécialiste d’acoustique et de traitement du signal. En entendant ces mots, on ne pense pas immédiatement à la vie sous-marine. Comment en êtes-vous venu à étudier les cétacés ?
Olivier Adam : Jusqu’en 2000, j’étudiais les pathologies du système auditif chez l’humain. On avait développé des outils informatiques permettant d’évaluer le fonctionnement de notre audition.
Puis, un jour, un collègue biologiste est revenu d’une conférence aux États-Unis, où les chercheurs avaient déjà commencé à collecter des sons de cétacés et à les analyser. Ce collègue, Christophe Guinet, voulait savoir à quelles profondeurs les cachalots descendaient au cours de leurs grandes plongées. Or, à l’époque, la seule manière de suivre ces animaux, c’était d’enregistrer leurs émissions sonores grâce à des hydrophones que l’on déployait en surface. Et il m’a demandé si je pouvais l’accompagner sur une mission : « On va faire des observations de cachalots en mai à Gibraltar, est-ce que tu veux venir ? » J’ai accepté. Là-bas, j’ai vu mon premier cachalot. Je l’ai enregistré et je ne m’en suis jamais remis. C’est quelque chose que je n’oublierai jamais. Ça a été un réel tournant pour moi, d’un point de vue personnel et scientifique.
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